Face à l’absentéisme récurrent des députés, la Chambre des représentants passe à l’action. Le bureau de l’institution, sous la direction de Rachid Talbi Alami, a annoncé de nouvelles mesures pour responsabiliser les parlementaires. Parmi elles, la publication des noms des absents au début de chaque séance. Une décision qui vise à instaurer plus de transparence, mais qui divise déjà les élus.
En parallèle, des caméras de surveillance de dernière génération ont été installées dans l’enceinte du Parlement. Objectif : prévenir les fraudes, notamment l’utilisation de cartes magnétiques pour enregistrer la présence d’un député absent. Ces dispositifs visent à restaurer la crédibilité des travaux parlementaires, souvent ternie par des pratiques jugées immorales.
Si certains députés saluent l’initiative, d’autres crient à la stigmatisation. La publication des absences est perçue par certains comme une atteinte à leur dignité et une sanction publique. Pourtant, pour Talbi Alami, ces mesures sont indispensables pour garantir le bon fonctionnement de l’institution. « Le chantage à l’absence n’a pas sa place dans une démocratie », a-t-il déclaré fermement.
Les présidents de groupes parlementaires affichent des positions ambiguës. Officiellement, ils soutiennent la lutte contre l’absentéisme. Mais en privé, certains critiquent les nouvelles sanctions et défendent leurs membres, invoquant des absences justifiées. Cette dualité reflète les tensions internes générées par ces mesures.
Le problème de l’absentéisme a pris une nouvelle ampleur lors du vote sur le projet de loi sur l’industrie cinématographique. Sur 395 députés, seuls 94 ont voté. Plus de 300 absences ont été signalées, soulevant des doutes sur la véracité de certaines inscriptions. Talbi Alami a mis au défi quiconque de prouver que ces députés étaient présents.
Des sanctions financières plus lourdes ont été suggérées pour dissuader les absences injustifiées. Mais la mise en œuvre de ces mesures reste complexe dans un contexte où les pratiques d’absence semblent enracinées.